Qu’est-ce qui vous a conduite au travail d’animatrice ? – Je suis arrivée vers l’animation un peu par hasard. Je voulais faire une carrière dans le domaine artistique parce que j’aimais bien la photographie, le son, l’image, la sculpture ou encore la peinture. Au final, l’animation en volume me permettait de toucher à tous ces domaines. En volume, on travaille avec un cameraman, avec des décorateurs et avec des accessoiristes. C’est un travail très manuel et j’aime avoir un objet en main. Comme je suis nulle en dessin, la question de la 2D a été vite réglée, tandis que la 3D ne m’intéresse pas tant que ça car ça m’endort un peu le cerveau.
Comment avez-vous découvert ce métier ? – J’ai très tôt travaillé comme étudiante à la billetterie d’un festival. C’est comme ça que j’ai pu regarder les films et que j’ai découvert des films d’animation en volume. Et ça m’a décidée à faire des études d’animation. A l’époque l’image de synthèse n’existait pas, mais j’étais très intéressée par le côté « kraft ». J’avais été inspirée par des films vraiment vieillots avec des objets et des personnages-poupées.
C’est un métier qui semble permettre une évolution au gré de ses expérience mais aussi de changer de casquette d’un film à l’autre. – C’est ça qui est chouette aussi. Parfois je peux être dans la direction d’animation – et alors je n’anime pas – et parfois animatrice. Et c’est très gai d’être dans ce poste-là où on prend moins de responsabilités. J’ai beaucoup aimé la direction d’animation dont la responsabilité est toute autre et où l’on travaille plus avec les animateurs qu’avec les poupées. Comme je suis moi-même animatrice, je sais ce qui est possible. J’apprécie pouvoir travailler avec la sensibilité des gens. Ce sont deux postes que j’aime bien, tout comme j’aime travailler sur des grosses productions et alterner sur des productions sans un sous. Et par pour une question financière, mais c’est génial de travailler dans des grosses équipes où l’on travaille avec des masses de talents et un confort de production et de travail qui est très agréable et qui permet de se concentrer sur l’animation. Toutefois, c’est chouette d’alterner parce que, quand on est dans une plus petite équipe, c’est plus organique et on a forcément plus de responsabilités. Et j’ai la change de pouvoir changer.
Vous avez travaillé à la fois sur ISLE OF DOGS et sur MA VIE DE COURGETTE dont les budgets ne sont pas comparables. – C’était très différent. Si j’ai également beaucoup aimé travailler sur MA VIE DE COURGETTE, c’était assez dur parce que c’était un tout petit budget et qu’il fallait faire rentrer des choses dans rien. Mais j’ai pu choisir mon équipe sans restriction de nationalité, ce qui était très agréable et ce qui n’est pas toujours possible lorsqu’il s’agit d’un film en coproduction. Quand il y a moins d’argent, c’est bien de pouvoir compter sur des personnes qui ont l’expérience et qui animent rapidement avec une certaine qualité. Je pense qu’il aurait été chouette pour des jeunes animateurs français de pouvoir participer au projet, mais on était pris par le temps et les moyens… C’était très amusant de diriger des animateurs et ce d’autant plus que Claude Barras me donnait une grande liberté.